Stage de fin d’année avec Jean-François Tisseyre au KCC
La soirée du 10 décembre a été intense au KCC, car nous avons eu le plaisir de recevoir Jean-François Tisseyre, expert de karaté Shotokan 7ème Dan.
Pour ce stage de fin d’année, Jean-François a orienté son enseignement sur l’importance de la mobilité du bassin en karaté. Malgré des différences parfois marquées entre les différents styles, il est intéressant de voir que le travail du bassin reste un élément clé dans toutes les disciplines martiales. Il s’agit non seulement de prendre conscience de ce travail pour le positionnement du corps, mais aussi de lui redonner sa place centrale de déclencheur, à l’origine de la technique et de la puissance qu’il générera.
Jean-François nous a donc fait travailler sur les sensations liées aux états de corps, afin de réaliser que le placement du bassin est essentiel pour la bonne exécution d’une technique et pour garantir son efficacité. Nous avons perçu alors l’importance de savoir relâcher le haut du corps, baisser les épaules, pour mieux prendre la mobilité du bassin comme le passage obligé d’une énergie puisée dans le sol, qui traverse le corps et ressort par le biais du geste technique (parade, attaque…). Cette énergie dont le corps est un véritable conducteur, doit alors être canalisée par un geste à la fois abouti (et non retenu), et maîtrisé (et non pas lâché sans contrôle). C’est l’alliance de cette énergie et du geste juste ; la succession d’une mobilité et d’un verrouillage suivi d’un relâchement imperceptible du bassin après l’impact, (mettant fin à un geste pour pouvoir enchaîner un mouvement et donner vie à une autre attaque), qui procurent toute leur efficacité aux techniques martiales…
Ces éléments théoriques ont été chaque fois accompagnés d’exercices pratiques, sur des techniques simples (enchaînements d’une parade suivie de gyaku tsuki), d’abord debout, puis en position zen-kustu dachi, sur place ou en avançant. Nous avons ainsi pu porter notre attention sur le rôle de l’état de corps et du placement du bassin pour améliorer notre stabilité et la puissance de nos techniques.
Cette concentration sur l’état de corps a permis aussi de souligner la quantité de mouvements « parasites » qu’il est nécessaire de gommer, pour parvenir à une exécution propre, et du coup, bien plus directe et efficace. C’est en se débarrassant de ces gestuelles inutiles, que nous canaliserons au mieux l’énergie que nous mobilisons dans l’exécution du geste. Ainsi la technique se révélera à travers l’accélération et la précision. Se concentrer sur l’énergie mobilisée nous permet aussi de nous libérer d’une certaine rigidité que nous avons tendance à prendre en karaté, lorsque nous exécutons nos techniques, et qui, au final, ne fait que limiter notre efficience. La puissance d’un tsuki, ne vient pas de la force que l’on y met, dans le but de traverser l’adversaire, mais bien de la fluidité du geste, jusqu’à son verrouillage au moment de l’impact (en tournant le poignet).
En seconde partie de soirée, nous avons travaillé (ou découvert) le kata Wankan, le plus court du karate shotokan car il n’est composé que de 16 mouvements (et un seul kiaï). Deux mises en application (bunkai) pour deux séquences de ce kata ont été travaillées, sur des attaques mae geri. Ceci en travaillant principalement l’attaque dans l’attaque (sen no sen), sur un effacement du corps en kiba dachi qui permettait d’esquiver l’attaque, tout en rentrant dans l’espace du partenaire en l’attaquant au même moment avec un testsui.
Enfin on a pu voir qu’avec une défense simple, un mouvement du bassin et un geste fluide et circulaire des bras mis en avant, il est possible d’esquiver un mae-geri et de déséquilibrer l’adversaire, jusqu’à la chute.
En résumé, Jean-François Tisseyre a orienté sont stage sur les sensations, sur l’état de corps, plus que sur l’application stricte de techniques d’attaques ou de défense, que l’on peut avoir tendance à répéter à l’infini sans forcément en comprendre le sens.
Cette soirée, partagée avec de nombreux (et prestigieux !) karatékas invités venant d’autres clubs de la région, a été riche en partage et en enseignements. Le KCC remercie Jean-François Tisseyre pour sa générosité et sa présence dans son dojo !
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